Xavier était étendu sur le sol, une dent brisée, du sang au coin de la bouche. Il avait le dos appuyé contre la façade de son école et il pleurait. Il avait quatorze ans et il se faisait intimider à l'école. Ce n'était pas parce qu'il n'était pas comme les autres. Au contraire, il était assez grand et musclé pour son âge. Il était beau avec ses cheveux longs dorés et ses yeux gris. Enfin... ce n'était pas comme si on avait remarqué ses oreilles. Alors pourquoi lui voulait-on du mal? Ses pleurs redoublèrent. Il se foutait carrément qu'on le voit dans ce piteux état. Il n'avait qu'une chose qui l'importait : sa mère. Si elle le voyait ainsi, elle aurait si peur qu'elle voudrait qu'ils aillent vivre ailleurs. Mais Xavier ne voulait pas cela. Il voulait cesser de vivre une vie de vagabond. Il aimait cette petite ville et il voulait se faire des amis. Le jeune rassembla son courage et essaya de se lever. Il en fut incapable. Il tomba sur le côté sous un gémissement de douleur. Soudain, une ombre le surplomba. L'écolier leva craintivement la tête, redoutant de voir les monstres qui l'avaient défiguré ainsi. Au contraire! C'était une belle jeune femme avec un visage tendre. Ses yeux bleus l'observaient et Xavier se sentit honteux. Il n'avait pas l'air d'un homme... Il ne pouvait même pas se considérer un gars! Il devait se faire sauver par une fille, c'est cela?

« Je n'ai pas besoin de ta pitié, » lança-t-il avec orgueil. Il finit par se lever et cracha un caillot de sang au sol. Il avait mal partout. Il boitait de la jambe et mettait son poids sur la façade pour marcher. Que c'était charmant, de se faire battre après la première semaine d'école! Xavier ignorait le mieux qu'il pouvait la fille, mais voilà qu'elle le suivait! Tout à coup, il se rendit compte qu'il ne l'avait jamais vu auparavant. Il vivait présentement dans un petit village, donc il connaissait déjà tous les visages. Mais pas celui-ci. « Et qui es-tu, au fait? »

Dès qu'il eut demander cette question, un troisième personnage arriva. Celui-là n'avait pas bonne mine. Il est beaucoup trop grand et beaucoup trop mince, avec des cheveux longs plaqués noirs et des yeux sombres et peu sympathiques. Il était habillé en gothique et avait un visage d'une couleur si pâle que c'était inquiétant. L'homme d'environ dans la fin vingtaine grinçait des dents en voyant le duo.

« Xavier Leblanc! Te décides-tu enfin à partir de cette ville minable? Ils ne t'aiment pas ici! Il faut que tu repartes! Il faut que tu ailles vivre dans un endroit où il n'y aura personne, comme... Eille! C'est qui cette fille? » dit l'homme d'une voix faible et pointant Alexandra du doigt. « Laisse! Ce que je veux dire, Xavier, c'est que je connais un endroit meilleur pour toi! Un endroit où on te regardera de haut, un lieu où tous sont comme toi! Tu n'auras plus peur et tu y vivras tel un prince! »

« Qui es-tu? Pourquoi connais-tu mon nom? De quoi tu parles? Tu ne me connais pas! Tu ne sais rien de ma vie! Alors ne me juge pas sur mon apparence! C'est moi qui a demandé de me bagarrer avec les plus forts de l'école! Je voulais prouver aux autres que j'étais capable de les prendre à moi tout seul! Mais j'ai mal estimé leur force, alors je me suis trouvé dans le pétrin! Je n'ai pas besoin de la pitié de personne! » répliqua Xavier en criant à tue-têtes. Il aurait bien aimé partir en courant, mais disons que sa condition physique le lui empêchait.

« Je te connais plus que tu le crois, Xavier. Mon nom est Grégoire. On m'a envoyé pour venir te chercher. Par contre, te voilà que tu résistes! »

« Je ne te crois pas! » hurla Xavier en lui coupant la parole.

« Je sais que tu as des oreilles pointues! » finit par ajouter en haussant le ton Grégoire.

Xavier resta muet, les yeux grands ouverts. Personne ne connaissait son secret, seulement sa mère... Alors, c'était elle? C'était elle qui voulait le convaincre de changer de ville encore une fois? Que lui voulait-on, à la fin! Ce n'était pas si anormal, après tout, n'est-ce pas? Quoique, Xavier savait qu'il se mentait à lui-même. N'était-ce pas pour cela qu'il gardait toujours les cheveux longs? L'adolescent serra les poings. Il bouillonnait de rage. Il voulait une vie normale, une fois pour toutes! Il ne voulait pas de cette fille qui regardait tout en silence et curiosité, ni de ce Grégoire qui lui voulait du bien ou du mal... Il ne savait quoi croire! Faisant fi de son mal, Xavier lâcha la façade et parti à la course, laissant derrière lui ces deux personnages curieux.

Alexandra White était un peu perdue. Le Maître du Jeu l'avait contacté pour lui dire que c'était l'heure de son premier défi. Toute excitée, la joueuse lisait attentivement la lettre venant de son pire ennemi. Là-dedans, une femme appelait son aide pour protéger son fils qui se faisait battre à l'école. La première chose qu'Alexandra pensa c'était que c'était facile. Maintenant, elle avait l'habileté de tuer quelqu'un, alors ce ne sera que du gâteau!

Prenant l'adresse en note, Alexandra partit vers un petit village anglais. Lorsqu'elle s'y approcha, elle sentait la campagne et cela lui rappela avec nostalgie la maison de ses grands parents et son enfance. La petite ville était en effet minuscule. En moins de trois rues, elle réussit à trouver la polyvalente. Dès qu'elle arriva, elle vue un jeune qui pleurait, blessé par ce qui devait être des coups. Immédiatement, Alexandra s'approcha de lui, inquiète et surtout, remplie de pitié pour l'infortuné. Elle n'avait jamais été agressée en aucune sorte dans sa vie, alors elle ne pouvait comprendre. Pourtant, de voir tant de tristesse en un si jeune adolescent lui tourmentait le coeur.

- Je n'ai pas besoin de ta pitié. Et qui es-tu, au fait?

Surprise d'être découverte aussi désagréablement, Alexandra se leva pour répondre lorsqu'une autre personne arriva à leur hauteur. Instinctivement, la joueuse voulu protéger Xavier, qui devait être le fils de Madame Leblanc, de cet homme louche qui s'approchait.

- Xavier Leblanc! Te décides-tu enfin à partir de cette ville minable? Ils ne t'aiment pas ici! Il faut que tu repartes! Il faut que tu ailles vivre dans un endroit où il n'y aura personne, comme... Eille! C'est qui cette fille?

Lui aussi connaissait Xavier? Était-il son agresseur? Pourquoi vouloir tant qu'il parte. Qu'a-t-il fait de mal? Alexandra allait se présenter peu gentiment, mais se fit devancée par les paroles de l'homme.

- Laisse! Ce que je veux dire, Xavier, c'est que je connais un endroit meilleur pour toi! Un endroit où on te regardera de haut, un lieu où tous sont comme toi! Tu n'auras plus peur et tu y vivras tel un prince!

La suite de la conversation, Alexandra n'y comprenait pas grand chose. Xavier ne connaissait donc pas ce type et il avait remplacé sa tristesse par de la colère. Soudain, lorsque l'homme mentionna des oreilles pointues, ce qui attira grandement l'attention de la joueuse, Xavier se tut de frustration. Et soudain, il partit à la course. L'homme soupira et retourna son attention vers elle.

- Qui es-tu? Que veux-tu à Xavier?

- Je devrais te poser la même question, répliqua-t-elle. Je suis ici pour protéger Xavier des personnes qui l'intimident, voilà tout.

Alexandra le dévisagea. Elle voulait connaître l'identité de l'homme et par la suite, elle courait après Xavier. Il ne pouvait tout de même pas aller si loin, dans une si petite ville.

­« Moi je suis ici pour ramener Xavier là où il appartient réellement. Mais sa mère n'a jamais rien dit à son fils. Il ne connaît donc pas son origine et je dois donc y aller d'une approche différente. Xavier est le prince des elfes. Il a des oreilles pointues et il le sait. Il a même de grands pouvoirs. Il ne peut pas rester encore longtemps avec les humains ce serait dangereux. » déclara Grégoire en se grattant la tête.

Le petit s'enfuyait et l'homme hésitait à aller à sa poursuite. Et cette fille devant lui... quelque chose lui disait qu'elle n'était pas quelqu'un d'ordinaire. Au contraire, il croirait même qu'elle serait...

« Es-tu une joueuse dans Game Over? »

La réaction fut assez pour une réponse. Grégoire se passa la main dans ses cheveux gras et eut un sourire en coin. Il n'était donc pas le seul ici. Pourtant, cela ne voulait pas dire que c'était un bon signe. Son défi était de convaincre Xavier d'aller rejoindre les siens et de devenir le prince héritier des elfes. Mais si le défi de cette belle jeune femme était d'éliminer ceux qui empêchaient une vie normale au petit, il y aurait un problème. Même que, les deux seraient de côtés différents. Grégoire devait mettre ce fait au clair immédiatement.

« Et ce que tu as à faire... c'est ton défi? Moi aussi, c'est mon défi. Je n'ai pas été ''engagé'' si tu veux bien, puisqu'on s'entend que c'est le jeu du Maître du Jeu, pour protéger Xavier, mais bien de l'amener dans le pays des elfes. Avec son approbation, en plus! C'est une tâche difficile, alors pourquoi le Maître du Jeu me complique la vie avec une autre joueuse? Il n'y a qu'un seul qui gagnera, alors il veut qu'on se déteste, c'est cela? »

Ces questions pensées à voix haute devaient mélanger la joueuse. Grégoire se rendit compte qu'elle n'avait peut-être pas toutes les informations nécessaires pour bien suivre son raisonnement.

« En fait... Mon nom est Grégoire Beauchemin et c'est moi qui ait demandé aux gamins d'intimider Xavier. »

- Moi je suis ici pour ramener Xavier là où il appartient réellement. Mais sa mère n'a jamais rien dit à son fils. Il ne connaît donc pas son origine et je dois donc y aller d'une approche différente. Xavier est le prince des elfes. Il a des oreilles pointues et il le sait. Il a même de grands pouvoirs. Il ne peut pas rester encore longtemps avec les humains ce serait dangereux.

Perplexe, Alexandra ne s'attendait pas du tout à cela. Au contraire, elle croyait que ce Grégoire était présent seulement pour faire du mal à Xavier. La joueuse ne pensait pas que son défi pouvait être plus complexe que le laissait entendre son apparence.

- Es-tu une joueuse dans Game Over?

Ça y est! L'homme bizarre devant lui était au fond quelqu'un comme elle! Alex déglutit instinctivement de peur. Elle ne faisait pas confiance en ce joueur peu normal. Ni en son sourire en coin.

- Et ce que tu as à faire... c'est ton défi? Moi aussi, c'est mon défi. Je n'ai pas été ''engagé'' si tu veux bien, puisqu'on s'entend que c'est le jeu du Maître du Jeu, pour protéger Xavier, mais bien de l'amener dans le pays des elfes. Avec son approbation, en plus! C'est une tâche difficile, alors pourquoi le Maître du Jeu me complique la vie avec une autre joueuse? Il n'y a qu'un seul qui gagnera, alors il veut qu'on se déteste, c'est cela? En fait... Mon nom est Grégoire Beauchemin et c'est moi qui ait demandé aux gamins d'intimider Xavier.

Les yeux d'Alex devinrent rond. Voilà pourquoi son défi semblait un peu facile à première vue : la complication était le deuxième joueur. Deviendraient-ils ennemis? Alliées? Pourtant, il n'y aurait qu'un seul gagnant. De plus, Grégoire était la source du problème. N'était-ce pas lui qui intimidait Xavier? Cette méthode était inexcusable!

- Pourquoi vouloir l'intimider? Le pauvre... Tu ne penses même pas à ses émotions, dédaigna Alex sans se présenter.

Sur le coup, elle tourna les talons et courut dans la direction qu'avait parti Xavier. Elle voulait aider ce jeune qui devait être aussi perdu que lorsqu'elle-même était arrivée dans le monde de Game Over. Il voulait sûrement des amis et vivre une vie normale.

Il n'est qu'un personnage créé par le Maître du Jeu..., une petite voix énervante lui retentit à l'oreille.

Alexandra secoua la tête pour chasser ces idées. Cela n'importait pas. Ce n'était pas important. Même si ce n'était qu'une création... C'était une création, une personne, avec des sentiments. Alexandra fera tout en son devoir pour aider Xavier.

Ce ne fut pas très long pour qu'elle le retrouve. Il s'était affaissé contre un mur puisque la force de ses jambes l'avait abandonné. Il est essoufflé et ne pouvait avancer malgré sa volonté. La jeune femme accourut rapidement vers lui et passa son bras en dessous du sien. Elle lui sourit gentillement.

- Je m'appelle Alexandra White. N'est pas peur, je ne te ferai aucun mal. Je ne suis pas non plus avec l'homme de tout à l'heure. C'est lui qui a commandé qu'on te fasse du mal. Attention, ne bouge pas trop vite, lentement, c'est cela... Ta mère m'a demandé de t'aider et de te surveiller. Je sais que tu es grand et que tu n'as pas besoin de mon aide, mais peut-être auras-tu besoin d'un ami?