Une fois de plus, j'étais en pleine exploration du vaste monde de Game Over.
Hier soir, je m'étais endormie dans un motel près de la baie de San Francisco, et voilà que je me réveillais ce matin en plein milieu d'un immense jardin, étendue de tout mon long sur le sol.
Que c'était-il passer pour que j’atterrisse à cet endroit ? Tout ce dont je me souvenais, c'était un bar... Où j'avais sympathiser avec un homme...je crois que c'était un homme. C'était pas mal flou. A vrai dire, j'avais décider de fêter ma nouvelle vie avec quelques verres virtuels. Par contre, mon mal de crâne lui, n'avait rien de virtuel. C'est donc avec difficulté que je me redressais. Toujours assise, je tenais ma tête entre mes mains, la douleur était atroce. Et là, c'était l'alcool la cause. Alors je n'imaginais même pas lorsqu'un joueur me tirera dessus...

Grimaçant de douleur, je regardais finalement autour de moi : oui, c'était bel et bien un jardin. Un immense jardin. Et, il ne me m'était pas totalement étranger.
Finalement, je décidais de me lever en réprimant un vertige. Je nettoyais rapidement mes vêtements, pour y retirer l'herbe qui s'était accrochée ça et là puis, j'avançais dans une direction hasardeuse.
Non loin de moi se trouvait un grand château, et autour, un tas de personnes y déambulait, parées de meringues en guise de robe. Voilà. Je savais maintenant où je me trouvais. J'étais à Versailles... Probablement au 17ème siècle. J'étais une véritable truffe en histoire mais, je m'étais déjà rendue à ce château tellement de fois dans le monde réelle, qu'il ne pouvait m'être inconnus. Je pouvais dire merci aux sorties scolaires...

Je me dirigeais alors vers l'entrée du château mais, plus j'avançais, et plus je sentais le regard pesant et offusqué des mondains sur moi. Et pour dire vrai, je comprenais totalement leur réaction : j'étais habillée d'une verste en cuir, et d'un pantalon ! Ce n'était pas vraiment une tenue acceptable pour une femme à l'époque, bien au contraire. Mais, je n'avais rien d'autre à mettre alors s'ils n'étaient pas content... Et bien c'est pareil !
Je n'étais pas là pour me pavaner dans la cour du roi soleil. Non, je cherchais une quête à effectuer. Non pas que faire la touriste ne me plaisait pas...cela devenait simplement ennuyeux. Un peu d'action ne serait pas de refus.

J'atteignis finalement les portes du château, où deux gardes étaient postés. Ils avaient l'air...quelque peu menaçant à mon égard.
Je leur adressais alors mon plus beau sourire, et tentais de franchir le seuil de la porte. Mais, instantanément, ils m'en empêchèrent en barrant la route de leurs lances.
Je leur jetais un regard dédaigneux et, tournais les talons. Oui, déjà. Je ne voulais pas forcer l'entrer au risque de mourir prématurément.
Non, il me fallait un plan. J'allais donc m’asseoir par terre, dans un coin, pour réfléchir à la situation.

Je réfléchissais toujours à une solution, lorsqu'une autre jeune fille vint s'asseoir à mes côtés. Il s'agissait probablement d'une joueuse, ayant le même soucis que moi.
Bientôt, j'eus ma réponse puisqu'elle me le demanda, en anglais. Heureusement que j'avais été attentive en classe d'Anglais... J'hochais alors la tête pour confirmer, puis elle continua dans sa lancée.

- Tu essayais de rentrer au château, n'est-ce pas? Moi aussi, j'aimerais bien, mais comment faire? Je viens de te voir et... disons que je n'ai pas l'air moins étrange que toi !

Je souriais gentiment à sa remarque. Il est vrai que nous ressemblions à deux grosses taches dans ses tenues. Et, beaucoup de ces gens l'avait remarquer. Par ailleurs, un homme à la carrure imposante vint se posté devant nous, en nous questionnant à propos de nos vêtements.
A sa remarque, je me levais immédiatement pour me trouver face à lui puis, je pris un air offusquée.

- Vous ne savez donc pas qui nous sommes ? C'est honteux. Nous qui venons de si loin... Comment pouvez vous l'ignorer ?

Ok alors là...c'était de l'improvisation totale. Je n'avais aucune idée de ce j'allais pouvoir dire par la suite, mais je tenais mon rôle. Autant que mes cours de théâtre soient mis à profit !
Le seul hic, c'est j'avais toujours été une sous-douée en improvisation... Il ne restait plus qu’à espérer qu'une idée lumineuse surgisse de mon esprit... Malheureusement, je sentais la pendaison arriver à plein nez. Le garde me lançais alors un regard interrogateur, puis, ce dernier sembla s'illuminer.

- Oh... Je suis confus mon altesse. Vraiment. Mais... n'est-ce pas seulement dans deux jours que votre grandeur devait nous rendre visite ? Et...pourquoi ces vêtements.. ?

A ce moment présent, je crus que mon coeur allait lâcher. C'était mon jour de chance.
Je dû réprimer un rire, en voyant que mon astuce avait marchée... Je ne m'y attendait pas le moins du monde mais, s'il nous prenaient pour des Dames importantes, je n'y voyait pas d'inconvénient.
Je posais alors ma main sur ma hanche, et déposa l'autre sur mon front dans un geste théâtrale pour mimer l'épuisement.

- Malheureusement, notre voyage n'a pas été de tout repos. Des brigands nous ont arrêté, et nous se sont emparés de nos robes... Et voilà que maintenant, vous nous refuser l'entrée au château... Je crois que... je vais perdre pied...

Faisant semblant de vaciller, je m'amusais intérieurement. Ce pauvre garde se faisait carrément rouler dans la farine, et il n'y voyait que du feu.
Alors que je manquais de m’effondrer sur le sol, ce dernier me rattrapa et me remise sur pied en m'assaillant d'excuses.

- Je vais de suite vous conduire dans vos chambres, votre amie et vous. Nous serons ravis de vous fournir de nouveau habits.

J’acquiesçais et, me tournais vers mon nouveau compagnon d'infortune. La jeune fille était toujours là, et maintenant, nous pouvions entrer. Je lui souris alors malicieusement, et lui fit signe de venir avec moi.

Une fois le garde convaincue que nous étions de nobles jeunes filles, il nous emmena dans nos chambres respectives.
Le château était vraiment splendide. Beaucoup plus que dans notre présent. Il est certain que le fait qu'il soit habité par la cour de roi, et non pas visité par des touristes lui donnait plus de charme.
Tout était magnifique, et je devais réprimer l'envie d'arborer un visage émerveillé. Il était clair que si je commençait à baver devant toutes ces décorations, le garde trouverait ça étrange de la part d'une personne aussi aisée que moi.
Puis finalement, nous arrivions à destination. Cet endroit nous était réservé, et il était magnifique. Je crois que j'allais vite me faire au rôle de princesse ! Bon, il restait encore quelques détails à régler. Comme par exemple, l'identité de ma camarade, ou encore le fait que nous pourrions rester que deux jours avant d'être découvertes. Et si notre identité était révélée, nous finirions probablement aux cachots. Triste fin. En attendant, nous devions profiter de ce qui nous était offert. En l’occurrence, des robes. La domestique m'en avait fournie une bleue, très belle. J'allais probablement ressembler à une jolie meringue avec ça !
La femme m'aida à l'enfiler, et une fois le corset mit, je du me retenir de tousser. Il m'avait coupé la respiration, et cette sensation était très désagréable. Puis, elle coiffa mes cheveux en un chignon relever de mèches bouclées. Elle me laissa alors devant le miroir pendant qu'elle s'occupait de l'autre joueuse. Je m'admirais en souriant. Ce n'était pas confortable le moins monde, mais c'était joli. A ce moment même, je comprenais parfaitement l'expression "il faut souffrir pour être belle".
Finalement, la domestique quitta la pièce, les laissant seuls. De suite, l'autre joueuse s'approcha de moi pour me demander ce que nous allions faire. Je n'en avais pas la moindre idée.
Puis, elle se présenta. Apparemment, elle se nommait Alexandra. J'avais toujours adoré ce prénom. Je lui adressait alors un grand sourire, et commença à lui parler dans un anglais qui se voulait correct.

- Enchantée. Je suis Gabriel. Et je n'ai aucune idée de ce que nous devons faire.

Dans une désinvolture total, j'allais m’asseoir sur le rebord du lit, pour réfléchir. (Et aussi parce que j'étais fatiguée.)
Nous allions probablement avoir des problèmes si nous rencontrons le roi. Même si j'avoue que je trouvais l'idée plus qu’alléchante. Le roi soleil à toujours été mon préféré. Probablement depuis que j'avais jouer la comédie musicale en spectacle de fin d'année !
Mais, maintenant que nous disposions des ressources nécessaires pour passer inaperçue dans la rue, autant s'y rendre !

- Je pense qu'il faudrait s'en aller. Il ne vont pas tarder à nous découvrir.

Sage décision de ma part. J'avais l’impression de m'inquiéter pour ma sécurité, c'était assez effrayant. Je ne voulais pas mourir maintenant, malgré le fait que les circonstances auraient été plutôt sympathiques. Après tout, j'étais joliment vêtue, et dans un très belle endroit.
Mais non, je me devais de survivre un peu plus.
Je me levais alors du lit, et me plantais devant Alexandra en attendant une quelconque réponse.

A peine avais-je proposer à Alexandra de s'en aller, qu'un homme fit irruption dans la pièce. Ce dernier semblait complètement paniqué et, enchaînait les répliques. Il nous demanda de partir avec nous, puis si nous étions des joueuses, pour finalement nous annoncer qu'il avait un plan.
Comme si nous avions besoin d'un plan. Personnellement, il me semblait évident que nous pourrions sortir aussi facilement que nous étions entrées puisque nous passerons totalement inaperçue parmi les autres mondaines. Et lui, il était en tenue de garde. Je ne voyais vraiment pas pourquoi il nous fallait s'enfuir dans la précipitation. Je décidais alors d'exposer mon point de vue.

- Nous sommes déguiser, il nous suffit de sortir comme le ferait les autres.

Sur ce coup là, je gardais un sang froid exceptionnel qui m’impressionnait moi même. Malgré l'état d'urgence des choses, et la cloche qui tintinnabulait pour sonner l'alerte, nous nous devions de nous fondre dans le décor. Après tout, l'alarme s'était sûrement déclenchée à cause de cet homme. Alexandra et moi étions probablement toujours dans l'ombre des deux nobles et, suivre ce joueur pourrait nous être néfaste. Pourtant, ma camarade semblait vouloir le suivre. Et moi, je n'avais aucune envie de rester seule sur ce coup. De plus, cela semblerait suspect de ma part.

- Bon, allons-y. Mais, si l'on meurt de sa faute, je le tue.

D'accord, oui, cette phrase se contre-disait quelque peu. Mais je la pensais. Si ce faux garde nous menait à la mort, je ne le pardonnerais jamais. Surtout qu'il pourrait très bien s'agir d'un piège pour se débarrasser des gènes occasionnées par des joueuses telles que nous.
Mais, cesse de bavardage, il fallait évacuer les lieux au plus vite. Je leur faisais alors signe d'avancer et, nous nous élancions finalement hors de la chambre.

Spoiler:

Lorsque l'homme nous exposa son plan, j'eus du mal à me retenir de rire d'un air moqueur. On ne pouvait pas appeler ça un plan très original : j'avais le même. Il ne fallait pas être un génie pour prévoir ça. Nous partions donc en direction des grandes portes dans le but de partir d'ici.
Sur le chemin, nous pouvions voir les mondains s'agiter en tout sens, paniqués par la sonnerie de l'alarme. Ils se bousculaient, couraient sans regarder où ils allaient... Au bout d'un moment, je sentis quelqu'un marcher sur les pans de ma robe. Je lançais alors un regard noir en direction de la personne concernée, mais cette dernière s'était déjà envolée. Je détestais être bousculer. Cela me rappelait le lycée, dans les couloirs, lorsque les élèves te marchaient à moitié dessus pour être les premiers à la cantine. A cette sombre pensée, je frissonnais. Mauvais souvenirs.

Finalement, nous étions arrivés devant les portes de sortie. Malheureusement, quatre gardes et un chevalier nous barraient la route. C'était prévisible. Ils ne laissèrent bien évidemment pas le joueur passer. J'étais sûr et certaine qui n'allait pas nous être très utile mais bon, au moins, nous l'aurions aider à sortir d'ici.
J'allais une fois de plus essayer de soudoyer les gardes, mais Alexandra me devança. Cette fille était géniale. On peut dire, qu'elle avait tout compris à la vie. Elle enchaîna alors tout un tas d'arguments, avec son joli accent anglais, et inventa une histoire si vite que j'en étais impressionnée. Je devais alors me retenir de sourire, mais c'était assez compliqué.
Puis, elle leur donna l'argument final, pour les abattre : de l'or. Evidemment, ils ne marchaient pas aux sentiments, mais à l'argent. Et ce n'est qu'après ça, qu'ils se décidèrent à nous laisser passer.
Nous avancions alors vers l'extérieure, et je destina au passage un petite sourire enjôleur au chevalier pour le remercier de nous avoir laisser passer. Il était plutôt mignon.

Une fois à l'extérieur et à l'abris des regards, je souris d'un air complice à Alexandra, comme pour la féliciter de son jeu d'actrice puis,
Je regardais autour de nous : les portes du château s'étaient refermées. Ils allaient probablement s’apercevoir de l'imposture, il fallait s'éloigner. Je fis alors part de mon sentiment aux deux joueurs.

- Bon, nous avons un frère à retrouver hein... Nous devrions mieux nous en aller.

Je souriais à ma propre remarque. Evidemment que ce n'était pas vrai, mais j'aimais jouer sur les mots. Nous devions nous en aller.

Alors que nous avancions encore pour nous éloigner du château, la chance se présenta à nous. Enfin, il s'agissait plus d'un servant et de deux chevaux qu'autre chose, mais l'on pouvait nommer ça de la chance ! Une fois devant eux, il semblerait que nous ayons tous eu la même idée : prendre les deux destriers et se carapater avec.
Alors que Alexandra me demandait si nous pourrions, l'autre joueur n'hésita pas une seconde.
Génial, il ne pense même pas au pauvre servant à qui il comptait voler le gagne pain. Mais après tout, il ne s'agissait que d'un PNJ. Aussi réaliste soit-il, je ne devais pas prendre pitié.
Je m’apprêtais alors à monter sur le cheval, lorsque le faux garde se mit à nous faire toute une scène afin de nous convaincre de venir. Inutilement, puisque nous étions déjà d'accord.
Je ne pus m'empêcher de soupirer devant autant d'assurance vainement usée. Les hommes avaient parfois le dons de m'exaspérer, avec leurs attitudes de chef de meute.
Mais peu importe, j'avais au moins gagné une dague et puis, le temps n'était pas aux remontrances : nous devions partir.

C'est Alexandra qui fut la plus rapide pour monter sur la jument. Moi, j'étais bien trop occupée à m'excuser auprès du pauvre homme. Mais, le regard que la jeune Anglaise venait de me lancer me convaincu à la suivre rapidement.
J'avais fait pas mal d'équitation lors de mon enfance, et je me débrouillais vraiment bien. Hormis pour une chose : monter dessus. Et comme par hasard, je portais une énorme robe pour le moins encombrante. Je dû alors m'y reprendre à deux fois avant de me retrouver enfin sur le dos du canasson. Puis, aussi vite que l'éclair, nous étions déjà partis au galop sur le chemin qui nous mènera vers de lieux inconnus. En attendant je me chargeais de surveiller nos arrières, et il se révéla que j'avais eu raison de le faire car le chevalier qui gardais la porte quelques temps plus tôt venait de nous rattraper sur son cheval blanc.
Il était encore à quelques mètres de nous, mais il commençait très vite à arriver à notre hauteur car son cheval était plus rapide. Sans vraiment réfléchir, je lui fis "coucou" d'un signe de la main avec un grand sourire. Mon geste eu l'effet escompté : il prit un air surpris et ralentit le pas.
Mais presque aussitôt, il secoua la tête comme pour remettre ses idées en place et fit avancer le cheval de plus belle. En le voyant accéléré d'un coup, je poussais un petit cris aiguë et lançais instinctivement la dague que j'avais dans la main en sa direction.
Énorme coup de bol : elle le toucha à la tête, mais du côté non-coupant. Cela avait dû le surprendre, où l’assommer, car il tomba de sa monture.
Un grand sourire soulagé se dessina sur mes lèvres. J'avais réussis à nous débarrasser du poursuivant, qui était maintenant étalé au sol. J'eus alors une idée.

- STOOOOOOOOP !!

Oui oui, c'est moi qui venait de hurler à Alexandra d'arrêter le cheval... Haha. Une fois fais, je descendis puis m'approchais du corps inerte du chevalier. Instinctivement, je laissais une certaine distance entre lui et moi, au cas où il se mettrais à bouger de nouveau.
Je ramassais alors le poignard que je venais de lancer (cela pouvait toujours servir), et je m'emparais alors des rennes, prête à monter sur mon nouveau destrier. Je trouvais ça trop inconfortable, d'être deux sur le même cheval. Il y en avait un de libre, alors autant en profiter.
En plus de ça, le chevalier ne pourra plus nous rattraper sans sa monture. Appart bien sûr s'il a des jambes super-soniques, ce dont je doute.
Je posais alors un pied sur l'étrier afin de monter sur son dos, mais je sentis aussitôt une main s'agripper à ma cheville. Une fois de plus, une sorte de hurlement s'échappa de ma bouche.
Je me débattais comme je pouvais, secouant ma jambes afin de le faire lâcher prise. Heureusement, il était encore faible et allonger par terre. Mais je voyais qu'il s’apprêtait à se relever.
C'est alors que je posais mon pied au sol, et enlevais le deuxième de l'étrier afin d'en donner un coup dans le ventre du chevalier.

- Mais lâches-moi espèce de sangsue !

Oui, c'était le terme parfait pour le qualifier, vu la ténacité avec laquelle il retenait ma cheville de ses deux mains. Finalement, il lâcha prise lorsque je lui écrasais mon pied sur le visage.
Là, je peux vous dire que je n'étais jamais montée aussi vite sur un cheval ! Le cheval partit de suite au galop, et je criais alors aux deux autre d'y aller aussi.