Nous sommes au Far West. Dans un petit village, les rues sont vides, les portes se ferment en claquant et seul le son du vent se fait entendre. Un étranger se tient debout, une carte à la main, au milieu de la rue principale de cette ville fantômes. Non, elle n'est pas fantôme... On croirait plutôt que tous ses habitants ont trop peur de se pointer le nez à l'extérieur de leur maison. Soudain, un vieil homme courait vers sa demeure en évitant le regard de l'étranger. Celui-ci lui demanda si il avait vu --
« Lucky Luke? » répéta une voix remplie de colère.
Le vieil homme blêmit, déglutit et rentra dans sa maison sans crier gare. Derrière l'étranger se trouvait quatre hommes positionnés en ordre de grandeur. Le plus petit avait parlé, son visage rouge par la rage que provoquait le nom de son pire ennemi. Le plus grand, au contraire, portait une expression niais et calme.
« Tu ne le trouveras pas ici, étranger! C'est nous qui commandons, dans ce village! »
« Pas pour longtemps, » ajouta une nouvelle voix qui provenait d'un cowboy retirer à l'ombre.
Oui, nous nous retrouvions bien dans le coeur de l'histoire animé de Lucky Luke. Et l'étranger, qu'il connaisse cette BD populaire ou non, était dans cet endroit pour apprendre l'arme à feu et cela, avec Maître Lucky Luke, aussi enfantin cela sonne-t-il aux oreilles. Et le voilà qu'il était arrivé en plein début d'action : les cowboys venaient de commencer à tirer des coups de fusil!
Évidemment, comme nous le savons tous, Lucky Luke tira plus vite que son ombre et fit un trou de balle dans chaque chapeau des Dalton. Quelques instants après, ceux-ci se retrouvèrent attachés et prêts pour embarquer dans la prison. À ce moment même, le village prit vie. Les hommes, femmes et enfants sortirent de leur maison avec des cris de joie. Lucky Luke venait de sauver le jour! Celui-ci appela son cheval et s'apprêta à partir avec une brindille de paille entre ses dents et quatre délinquants derrière lui. Le shérif le remercia du fond du coeur. Pendant ce temps, l'étranger avait remarqué que dans un sac qui se trouvait transporté sur le dos du cheval, on pouvait entrevoir des carabines, pistolets, mitraillettes et plus encore. L'étranger sourit. Alors, ce Lucky Luke n'était pas la création de Goscinny et Morris, mais bel et bien du Maître du Jeu. Il était, comme inscrit sur la liste des maîtres, un maître de toutes les armes à feu.